Les plus belles réalisations de cet artisan, et bien d’autres encore, se trouvent dans le livre "Les armuriers Liégeois à travers leurs réalisation. 1800 - 1950".
Pour tous les détails voir : LES ARMURIERS LIEGEOIS
Coquilhat - Decortis
Il s’agit d’une copie d'un revolver Smith & Wesson N°2, souvent surnommé « Old Army Model ». L’original S&W est bien connu.
La firme S&W déposa le brevet de ce revolver en 1855. Chambré en calibre 32 annulaire, sa capacité est de 6 coups en simple action. Il bénéficie d’un système « tip-up », c’est-à-dire par brisure vers le haut. Fabriqué de 1861 à 1874, ce fut une arme fort appréciée par les officiers lors de la guerre civile américaine (dite de Sécession) comme arme d’appoint, et produite à environ 77000 exemplaires. Ce revolver S&W a également été en faveur auprès des officiers français sous Napoléon III.
Le succès de cette arme de poing peu égalée à l’époque pour sa simplicité d’utilisation et la relative puissance de ses munitions a conduit de nombreux artisans à en produire des copies de qualité variable, essentiellement en Belgique et en Angleterre.
L’exemplaire examiné ici est évidemment destiné au marché britannique, avec ses poinçons d’épreuve de Birmingham. Cependant rien n’indique de façon certaine qu’il fut produit en Angleterre. Par exemple, un certain Meyers (belge, anglais ?) est réputé pour ses copies de ce modèle S&W N°2.
Marquages :
London patent N° 39678 (carcasse côté droit).
Poinçons d’épreuve de Birmingham (canon).
MD sous plaquette gauche (?).
AS, nombre 30 (numéro de série ?) et autres marquages indéchiffrables sous plaquette droite.
GD en cursives entrelacées sous plaquette gauche.
AC en cursives entrelacées dans un ovale sous plaquette gauche.
Ces deux derniers logos sont de bons indices pour suspecter une origine liégeoise à ce revolver, ou au moins à certains de ses éléments. En effet :
1.
Le monogramme
GD entrelacé pourrait être celui de l’artisan liégeois Gilles Decortis, bien
répertorié sur le site.
2.
Le logo AC en
cursives dans un ovale est très probablement celui de COQUILHAT Aimé. On trouve
déjà sur le site une copie de S&W N°1 qui est attribuée à cet artisan, ce qui
renforce la crédibilité de sa participation pour la fabrication du revolver
examiné ici.
En conclusion, cette copie de revolver S&W
N°2 destinée au marché britannique et éprouvée à Birmingham semble bien
d’origine liégeoise. La piste d’une fabrication avec la participation d’Aimé
Coquilhat et éventuellement de Gilles Decortis est séduisante, voire
convaincante. On peut raisonnablement estimer que l’arme fut produite durant les
années 1860 à 1870.
Chris, PHL, HPH, Alain