Les plus belles réalisations de cet artisan, et bien d’autres encore, se trouvent dans le livre "Les armuriers Liégeois à travers leurs réalisation. 1800 - 1950".
Pour tous les détails voir : LES ARMURIERS LIEGEOIS
Declaye Joseph
Voici une arme certainement exceptionnelle: un
prototype de fusil de guerre (semi) automatique en calibre 7,65 belge, inventé
par
Joseph Declaye et breveté le 31 août 1931
sous le numéro 381628.
Les marquages
7,65 b. blindée : le calibre 7,65x54, à savoir celui utilisé par l’armée belge
de 1889 à 1940 (modification du projectile début des années 30), et d’autres
armées, principalement sud-américaines mais aussi turque avant et pendant la
Première Guerre mondiale. Aussi connu comme le 7,65 argentin.
Lion sur PV : épreuve à la poudre sans fumée, entre 1898 et 1968
R couronné : canon rayé entre 1894 et 1968
F sous étoile : contremarque du contrôleur entre 1877 et 1968
ELG sur étoile dans ovale couronné : acceptation entre 1893 et 1968.
La biographie de
Joseph Declaye
figure dans le «Qui est qui de l’armurerie liégeoise ». En voici les
éléments les plus saillants.
Ingénieur de formation, il débute sa carrière à la
Fabrique Nationale d’Armes de Guerre à
Herstal où il participe au lancement de la fabrication des premiers pistolets
automatique Browning. En 1908, il est engagé par les
Anciens
Etablissements Pieper AEP à Herstal comme
directeur technique. Il collabore avec
Bernard Clarus
à la mise en fabrication des pistolets Bayard de poche.
Pendant la Première Guerre mondiale, il est envoyé en Angleterre puis aux
Etats-Unis pour contrôler la production d’armes et de munitions destinées à
l’armée belge.
Après la guerre, il est nommé directeur des
AEP,
poste qu’il occupera jusqu’à son départ à la retraite en 1931.
Il a déposé une vingtaine de brevets pour fusils de
chasse, pistolets et carabines, etc.. Certains de ces brevets seront cédés aux
AEP
lors de son départ à la retraite.
Le brevet 381628 du 31 août 1931 concernant un fusil de guerre n’est pas
concerné par cette cession.
La crosse est assurément moderne/originale pour l’époque : "la poignée du fusil,
au lieu de se trouver en arrière de la boîte de culasse, est formée dans la
crosse elle-même en dessous de la boîte de culasse par une ouverture pratiquée
dans la crosse ; (…) une ouverture longitudinale est destinée à saisir et manier
le fusil pour l’escrime ou les combats à la baïonnette".
Le cylindre de récupération est disposé à l’arête supérieure de la crosse et se
trouve sensiblement dans le prolongement de l’axe du canon.
Il s’agit donc bien d’un fusil semi-automatique, tirant coup par coup sans
devoir éjecter et réarmer, et donc sans devoir désépauler.
Les circonstances entourant la mise au point du fusil
et le dépôt de brevet ne sont actuellement pas connues. On sait qu’un autre
fusil semi-automatique avait été mis au point par la
FN
en 1914 en calibre 7 mm, dont il existe un manuel, mais ce n’est pas l’engin qui
nous occupe.
Après les explications techniques du fonctionnement,
Joseph
Declaye consacre une part importante du
mémoire descriptif accompagnant la demande de dépôt de brevet à ce qu’il appelle
des "revendications", dans lesquelles il explique pourquoi son fusil est bel et
bien un fusil de guerre. Comme s’il répondait à un appel d’offres… dont nous
n’avons donc pas trace jusqu’à présent.
Je me demande aussi quelle usine a fabriqué ce
prototype. Peut-être les
AEP étant donné
les liens entre
Joseph Declaye ?
A-t-il attendu d’être à la retraite pour faire construire ce prototype ?
S’est-il adressé à son premier employeur, la
FN ?
Peut-être qu’un examen approfondi du fusil permettrait de trouver d’autres
marquages et donc la réponse à la question.
GP avec l’aide très appréciée de MAX, MD et PHL
Et voilà le brevet