Les plus belles réalisations de cet artisan, et bien d’autres encore, se trouvent dans le livre "Les armuriers Liégeois à travers leurs réalisation.

1800 - 1950".

Pour tous les détails voir : LES ARMURIERS LIEGEOIS

HERMAN Jean Joseph

Voici un fusil de chasse à chiens extérieurs actionnant des percuteurs placés très en oblique, et avec une clé d’ouverture devant le pontet pivotant vers la droite. On voit aussi les initiales JJH qu’on pourrait mettre en rapport avec Jean Joseph Herman, rue Large-Voie 489 à Herstal, qui a déposé plusieurs brevets, justement avec des clés d’ouverture, mais si j’ai bien compris les dessins et textes des brevets (ce dont je doute, modestie oblige…), les clés s’abaissent verticalement, comme dans un autre brevet de G. Jeffries en 1875 (aussi déposé en Angleterre). Ce n’est toutefois qu’une hypothèse parce que 1° on n’a pas les dates d’inscription de Jean Joseph Herman au Banc d’Epreuves de Liège, 2° les brevets qu’il a déposés l’ont été entre 1875 et 1879. Or, comme on le verra par la suite, le fusil date d’entre 1898 et 1922.

Il y a eu aussi le brevet de clé pivotante à droite de Jacob Benjamin en 1861, mais ce n’est pas celui qui nous occupe.

Par contre, un membre de l’équipe a trouvé, dans sa montagne (Himalaya ?) de brevets, le numéro 6635 déposé en Belgique le 29 novembre 1858 par l’Anglais Charles Lancaster qui "colle" très bien au fusil qui nous occupe, non seulement pour la clé d’ouverture mais aussi pour les percuteurs.

Voici un autre brevet de perfectionnements /d’importation  n° 6635 du sieur Charles Lancaster.

Il me paraît des plus intéressant pour la demande,  car sur le croquis les percuteurs et les chiens ainsi que la clef et son fonctionnement  sont identiques à la demande .

De plus la platine est aussi de type arrière, de même que la clef à tiroir qui assure la fixation du canon et qui est aussi identique.

Dans ce brevetn°6635, il est fait mention du sieur Gastinne Renette, à ce sujet, il faut savoir qu’en 1853 ce dernier a fait breveter un système copié par la plupart des arquebusiers de l’époque, et qui est à l’origine des fusils à deux coups.

Gastinne Renette a vendu ce système à Charles Lancaster en Angleterre, il sera le point de départ de tous les fusils à percussion centrale.

Je pense qu’il serait vraiment imprudent d’utiliser des cartouches modernes avec ce fusil, car à mon humble avis et au vu du système de verrouillage il a été construit pour des munitions à poudre noire.

Vous penserez certainement : pourquoi encore utiliser un système de 1858 quarante ans, voire davantage, plus tard ? Pourquoi pas ? Si cela fonctionne ! Cela donnera du travail aux "zouaves" qui se mêlent d’écrire sur les vieilles pétoires un siècle plus tard …

Les marquages

ELG sur étoile dans ovale couronné : acceptation, en usage depuis 1893 ;

16 C dans losange allongé : calibre, en usage entre 1898 et 1924 ;

EL : épreuve provisoire, en usage depuis 1852 ;

Perron : inspection, en usage depuis 1853 ;

J sous étoile : contremarque d’un contrôleur en usage depuis 1877 ;

17.0 : le calibre en mm.

Je ne vois pas de lettre annale (introduction en 1922) : le fusil a donc été présenté au Banc d’Epreuves de Liège entre 1898 et 1922.

GP avec l’aide de MAX.

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