Les plus belles réalisations de cet artisan, et bien d’autres encore, se trouvent dans le livre "Les armuriers Liégeois à travers leurs réalisation.
1800 - 1950".
Pour tous les détails voir : LES ARMURIERS LIEGEOIS
Henri Pieper
Revolver expérimental Reynoso
Nous avons deux commentaires au sujet de cette arme insolite:
Il s'agit ici d'un revolver expérimental, fabriqué par la firme liégeoise bien
connue Henri Pieper.
L'arme est accompagnée d'une carte portant le texte suivant:
"Souvenir de guerre (?) de Liège en Belgique. Pas de munition adaptable jointe.
Modèle expérimental dont seulement
6 exemplaires ont été produits pour des gardes forestiers, et pas de numéro de
série. Marqué "This has ben pind".
Cette dernière mention est l'abrégé de l'anglais "This has been pinned" (ceci a
été goupillé) et est apposée sur le barillet, dont les chambres ont été pourvues
de goupilles transversales qui interdisent tout chargement. (neutralisation
"sauvage").
Je suppose qu'un des propriétaires de cette arme vivait dans un pays où la
possession d'armes à feu est régie par des lois très restrictives.
Un magasin supplémentaire, pourvu d'un ressort et amovible, est fixé du côté
gauche du châssis et comporte un orifice qui vient s'aligner avec la chambre qui
doit tirer le prochain coup.
Le mécanisme interne actionne un extracteur destiné à expulser les douilles
vides du côté droit, et du côté gauche un autre dispositif qui pousse les
cartouches hors du magasin supplémentaire.
Je suppose
que cette
disposition
complexe
devait permettre d'une part d'éjecter automatiquement les douilles vides, et
d'autre part de recharger automatiquement les chambres vides lorsqu'elles
s'alignent avec le magasin.
Lorsque le levier placé devant le barillet est poussé vers le haut, il libère
l'axe du barillet , de sorte que l'axe et le barillet peuvent être démontés.
Le calibre semble être 9 mm et il est possible que la munition devait être d'un
type spécial afin de pouvoir fonctionner avec ce mécanisme complexe.
R.P.
Le second
commentaire (d'une autre personne) est plus précis:
L'arme comporte un mécanisme qui éjecte automatiquement les douilles vides et
recharge aussi les chambres vides du barillet à partir du magasin amovible monté
du côté gauche du châssis.
Le barillet comporte six chambres, tandis que le magasin supplémentaire contient
cinq cartouches, qui peuvent être introduites une à une aussi bien qu'au moyen
de clips de 5.
Le nombre exact d'exemplaires construits n'est pas certain, mais selon une
annotation sur une carte d'époque qui accompagne l'arme, seulement six
exemplaires auraient été réalisés, dont celui-ci est le seul connu.
On ne sait rien non plus de l'efficacité du système Garcia-Reynoso. Ce revolver
demandait une cartouche spéciale sans gorge ni bourrelet, une douille conique et
un projectile complètement enfoncé (cfr Nagant), laquelle a été longtemps
introuvable (?).
De plus, cet exemplaire a fort malheureusement été "neutralisé" par l'insertion
de goupilles dans les chambres du barillet, empêchant tout chargement.
Ce qui est certain par contre, est que cette arme sophistiquée et complexe est
apparue juste à l'époque où les premiers pistolets semi-auto réellement
pratiques tels les Browning, Mauser, Borchardt ou Lüger ont commencé à envahir
le marché.
Le revolver a été
identifié pour son propriétaire par Michel Druart, auteur d'un ouvrage en langue
française relatant l'histoire de la dynastie d'armuriers Pieper de Liège.
Voir :
L'examen du brevet (voir
ci-dessous) nous permet de corriger les affirmations du texte de R.P., le
calibre est de 7,65mm dont voilà les caractéristiques et la photos.
Et voilà la munition
7,8 mm Reynoso
(1)
TIR CENTRAL / FC
08-030-BGC-040
Si j'ai bien compris les
explications de Pieper dans la description du fonctionnement de l'arme, voila
l'explication comme je l'ai comprise:
- Le calibre est de 7,65
mm comme les munitions du fusil belge M1889 Mauser.
- On ignore si la balle
est complètement enfoncée dans la douille ou non.
- Les cartouches ne sont
PAS sans bord. Ils semblent que ce sont des cartouches à feu central avec une
rainure assez importante pour accueillir l’extracteur/éjecteur monté sur le côté
droit du cadre..
En fait, ce revolver
doit être utilisé dès le départ avec un barillet VIDE et un chargeur additionnel
en place, de sorte que le mécanisme puisse charger les chambres une à une, tirer
et éjecter les douilles vides de l'autre côté , également une à une.
Donc, pendant le tir, le
barillet ne contient jamais que 2 cartouches fraîches et une douille vide.. Je
ne sais pas pourquoi le barillet a 6 chambres alors que le chargeur ne contient
que 5 cartouches, mais la raison est sans doute liée au mouvement des pièces et
à la position de l'éjecteur, et les dimensions du chargeur qui ne doit pas non
plus gêner la main du tireur.
Lorsque la dernière
cartouche est tirée, le mécanisme prévient le tireur en bloquant la platine.
Pieper ne dit rien au sujet du remplacement du chargeur vide par un plein, mais
explique que le chargeur vide peut être rechargé aussi bien par des clips de 5
que cartouche par cartouche.
Quoi qu'il en soit,
cette arme doit en principe se recharger plus vite que n'importe quel revolver
conventionnel.
Marcel