Les plus belles réalisations de cet artisan, et bien d’autres encore, se trouvent dans le livre "Les armuriers Liégeois à travers leurs réalisation.
1800 - 1950".
Pour tous les détails voir : LES ARMURIERS LIEGEOIS
Henri Mathieu SAUVEUR
Une précédente identification de ce fusil a été préalablement réalisée en 2017,
et donnait le descriptif suivant :
« Identification
3071 : Mousqueton
COMBLAIN
1871-1883 transformé par
Henri SAUVEUR.
Il s’agit d’un mousqueton
COMBLAIN
modèle 1871-1883, à l’origine en calibre 11 mm (11x43), transformé par la maison
Henri
SAUVEUR en calibre .22 court. L’arme porte
les poinçons du Banc d’Epreuves de Liège :
ELG* dans un ovale vertical couronné : acceptation définitive, en usage de 1893
à 1968.
C* : contremarque du contrôleur, en usage de 1877 à 1968.
Le calibre .22 C(ourt)
La société
Henri SAUVEUR
fils & Cie a été inscrite au BE entre 1908
et 1938. Il semble qu’elle ait commencé ses activités en 1903. Elle a notamment
produit des armes de précision, carabines et pistolets (Henri
SAUVEUR était un excellent tireur, champion
de Belgique en 1913, 1926 et 1927). Le champion belge Paul Van Asbroek a
notamment remporté des médailles aux Jeux Olympiques à Paris en 1900 et Londres
1908 avec des pistolets d’
Henri SAUVEUR. Mais elle a également
transformé d’anciennes armes militaires en arme de sport ou d’agrément, comme ce
mousqueton utilisé par la cavalerie belge jusqu’au début des années 1900.
Un nouveau canon en .22 court a été introduit dans
l’ancien (en 11 mm). De plus, le pontet mobile a été muni d’une extension « à la
Winchester » pour en faciliter l’opération.
Enfin, le chien a également été modifié, mais
on ne le voit pas sur les photos. Il n’est pas impossible que la plaque de
couche ait conservé le numéro de l’arme et la lettre du régiment (cavalerie)
auquel elle appartenait.»
Postérieurement à cette identification, un membre du
groupe a communiqué sa connaissance de deux brevets déposés à Bruxelles en 1884
par H.
L’HONNEUX pour «
un système de tube Flobert applicable aux fusils
COMBLAIN pour le tir en chambre »
et « un
système de tube à capsule avec broche percutrice applicable aux fusils
COMBLAIN
».
Il est donc légitime de s’interroger sur l’éventuelle
utilisation et connaissance de ces brevets de
L’HONNEUX
par
Henri SAUVEUR lors de sa modification du
fusil
COMBLAIN
examiné ici. Cependant, plusieurs éléments ne vont pas dans ce sens :
1. La paternité de la modification est
indiscutablement de
Henri SAUVEUR,
comme attesté par le marquage des initiales
HS en losange.
2. Cette maison
SAUVEUR
n’a exercé qu’à partir de la période 1903-1908, soit près d’un quart de siècle
après le dépôt des brevets de
L’HONNEUX et la
création du fusil
COMBLAIN
original. Rien n’indique qu’il ait eu connaissance des brevets.
3. Des variantes significatives ont été apportées par
Henri
SAUVEUR : levier sous garde, chien modifié,
tube calibre .22 court. Ces observations militent plutôt pour un travail
original de
Henri SAUVEUR
indépendant des brevets de
L’HONNEUX et basé
sur ses propres innovations.
4. La revendication principale du brevet
L’HONNEUX
porte sur le fait que « l’extrémité du tube est
filetée, ce qui permet de visser sur ce bout qui dépasse un peu la bouche du
canon un bouton, qu’on peut munir d’un guidon
». Cette modification n’apparaît pas sur le fusil examiné ici.
En conclusion, même s’il n’est pas aisé de trancher définitivement la question
de savoir si H. SAUVEUR s’est effectivement inspiré des brevets de L’HONNEUX,
rien n’indique que ce soit le cas. On peut plutôt assumer que H. SAUVEUR a
développé son propre système de modification du mousqueton COMBLAIN.
Henri Mathieu SAUVEUR
Henri SAUVEUR a effectivement commencé sa carrière de fabricant d’armes en 1903.
Il a été inscrit au banc d’épreuves de Liège de 1903 à 1938 et dès 1908 était installé à LIEGE rue Hors-Château n°9 sous la dénomination Henri Sauveur fils & Cie.
Il fait usage de la marque HS dans un losange sur pointe.
Il ne serait donc pas le fabricant de cette arme.
Un autre SAUVEUR prénommé Henri Mathieu était également fabricant d’armes à Liège rue sœur de Hasque, 2 en 1888 puis rue Sur la Fontaine, 84 à Liège en 1908. Entre ces deux dates il a déposé deux brevets pour un système de fusil à un coup se chargeant par la culasse et un système de sûreté de chien s’adaptant aux fusils Chassepot transformés en fusil de chasse.
J’ignore s’il utilisait une marque spécifique mais ses dates d’activités cadrent mieux avec la période de fabrication de cette arme.
GG