Les plus belles réalisations de cet artisan, et bien d’autres encore, se trouvent dans le livre "Les armuriers Liégeois à travers leurs réalisation.
1800 - 1950".
Pour tous les détails voir : LES ARMURIERS LIEGEOIS
SIMONIS Nicolas
Voici un inhabituel revolver destiné au tir réduit,
d’entraînement ou de salon. Il dispose d’un barillet de 12 coups en petit
calibre, probablement en 6 mm Flobert tolérant également le .22 court.
Son barillet est de petites dimensions, juste adaptées à
la longueur des munitions. Inclus, voire noyé, au sein d’une carcasse assez
imposante, ce barillet donne à l’arme une allure qui rappelle celle des Webley
MkV et MkVI munis de la conversion Parker-Hale pour le tir réduit au 22LR. On
peut voir un de ces revolvers Webley sur le site :
https://www.littlegun.info/arme%20britannique/webley/a%20webley%20and%20scott%20mark%206%20fr.htm
A la différence du Webley où la transformation est
réversible, ce revolver ne peut pas accepter un barillet de calibre plus
imposant, en raison de la forme de la carcasse qui l’épouse partiellement. Il
semble donc que l’arme a été conçue sous cette forme dès son origine.
Avec son canon hexagonal d’une longueur de 5 ou 6 pouces,
son guidon dérivable monté sur queue d’aronde et sa poignée bien dimensionnée
(en ébène ?), ce revolver doit permettre de jolis résultats à distance
raisonnable. La portière de chargement se bascule vers l’arrière, à l’instar des
revolvers d’ordonnance 1873 et 1874. L’extraction se réalise par une baguette
montée sur fléau comme sur les revolvers Bull Dog et RIC. Le concept général,
tant pour les objectifs que pour la réalisation, rappelle celui de Manufrance
avec son Junior Stand.
Marquages :
ELG sur étoile dans un ovale sous couronne (canon) :
acceptation définitive post 1893.
Y sous étoile : contremarque du contrôleur post 1877.
R couronné, partiellement effacé : marque de vérification
des armes de poing à canons rayés : du 30 janvier 1894 au 26 février 1968.
JB ou JR, sous plaquette droite.
NS entrelacés dans un cercle, sous plaquette droite.
Chiffre 1, face arrière du barillet.
SUR (?), sous plaquette gauche.
Bien que peu fréquents, d’autres exemplaires de ce modèle
sont rencontrés à partir de différentes sources, et attribués à différents
fabricants. Dans la Gazette des Armes N° 269, Daniel Casanova décrit ce revolver
comme étant une production de Gustave Lebeau dont la signature figure
effectivement sur le canon… Mais Lebeau était-il vraiment le fabricant ou
seulement le revendeur ? Sur le site figure un autre de ces revolvers.
Également, un site d’enchères présente ce revolver comme
étant de « type Spirlet ».
La meilleure piste pour l’identification du fabricant
reste le monogramme NS lisible sur la carcasse sous la plaquette droite. Ce
marquage a été attribué à Nicolas Simonis, fabricant d'armes à Blegny-Trembleur.
En conclusion, cet intéressant revolver
d’entraînement au tir au petit calibre est très probablement une production de
l’armurier Nicolas Simonis. Il a été fabriqué postérieurement à 1894, et
vraisemblablement avant le début de la première guerre mondiale.
Chris, HPH, GP






Nicolas SIMONIS
Voici un très classique revolver type Royal Irish
Constabulary, avec sûreté à gauche, qu’un membre de l’équipe a rapidement et
certainement avec raison attribué à
Nicolas
SIMONIS : on le retrouve sur une copie de
S&W évoquée sur le site.
« Quant
au calibre, le 10,4 italien me semble peu probable pour ce type d'arme. Pourquoi
pas un 442 Webley plus classique puisque le 44 Russian (balle : 10,9mm) chambre
"confortablement" et que la balle du 442 affiche 11,07 mm ? », poursuit ce
membre.
Les marquages
D sous étoile (sur le
barillet, le canon et le cadre): contremarque d’un contrôleur, en usage entre
1877 et 1968 ;
V couronné sur le cadre et le canon (côté droit) : voir le tableau ci-dessous ;
ELG sur étoile dans ovale, sur le barillet : acceptation par le Banc d’Epreuves
de Liège, en usage entre 1846 et 1893
NS
sous la plaquette gauche : initiales de
Nicolas
SIMONIS.
Le fait que ce revolver ait été vendu en Allemagne explique aussi la présence de
la sûreté, les Allemands étant friands de cet « accessoire » qu’on trouve aussi
sur les revolvers réglementaires.
GP avec l’aide de Chris et HPH.











Nicolas SIMONIS
Voici un revolver à sept
coups (calibre non précisé, peut-être le 7,62 Nagant ?) qui a bien - ou plutôt
mal - vécu… Cela arrive, même aux meilleurs…
Hormis les lettres A et
B dans deux des alvéoles, je ne vois pas de poinçon.
Un membre de l’équipe
penchait d’abord et avec raison pour un revolver Grah :
En examinant le brevet en question, on voit immédiatement qu’il s’agit bien de
cette arme.
Pour être complet, rappelons que dans une identification antérieure, on avait
aussi trouvé une arme qui pourrait être attribuée à Nicolas Simonis :
GP avec l’aide de HPH et de MD pour l’envoi du brevet.












Nicolas Simonis
Cette arme est sans conteste une copie liégeoise d’un revolver S & W.
Il ne faut pas se laisser abuser par la mention Smith & Wesson Springfield Mass.Pat. APR 8.55 July 5.59, certains armuriers liégeois n’hésitaient pas à contrefaire les grandes marques connues pour vendre à l’exportation, souvent en Amérique du Sud, à des clients naïfs ou soucieux des bas prix.
L’arme porte les poinçons réglementaires du banc d’épreuves de Liège, à savoir :
ELG étoilé dans un ovale : acceptation de 1846 à 1893.
K étoilé : contremarque du contrôleur post 1877.
V couronné : ce poinçon crée un problème d’identification car il s’agit du poinçon de contrôleur utilisé de 1853 à 1877 ! Peut-être le barillet provient-il d’une autre arme, je l’ignore mais je ne m’explique pas autrement la présence de ce marquage.
Le fabricant
Le marquage NS frappé sur un montant de poignée est le seul indice permettant d’identifier le fabricant.
Les fabricants liégeois étaient souvent très discret, surtout lorsqu’ils produisaient des copies.
Il n’est donc pas rare de trouver les initiales d’un fabricant à cet endroit.
Je me suis donc mis à la recherche d’un fabricant aux initiales NS (la pratique nous a appris que le prénom précédait toujours le nom) dans la période de 1877 à 1893.
C’est ainsi que j’ai découvert (avec les réserves d’usage) un fabricant correspondant aux données recueillies, il s’agit de SIMONIS Nicolas, fabricant d’armes à BLEGNY-TREMBLEUR (province de Liège).
Il est connu pour un dépôt de trois brevets belges entre 1877 et 1907.
Le musée d’armes de Liège conserve un revolver système Nicolas SIMONIS à 6 coups, calibre 450 daté de 1878 (réf 487).
Conclusions
Malgré le fait qu’il s’agisse d’une copie, cette arme semble de bonne qualité et est tout à fait représentative de la production armurière liégeoise de l’époque.
GG