Paire de pistolets d’officiers de cavalerie belge ayant appartenu au lieutenant des guides Schmitz (1782-1836)
Voici les seules informations que j’ai pu trouver concernant les pistolets d’officiers de cavalerie belge, si vous en possédez d’avantage, je serai heureux de recevoir ce complément d’information afin de les placer dans cet article.
Extrait du carnet de la fourragère pour les officiers des cuirassiers :
On laisserait aux officiers les pistolets d’arçon dont ils étaient munis, bien qu’ils n’étaient pas semblables à ceux de la troupe, ce qui n’avait pas d’importance étant donné qu’on ne voyait pas ces armes disposées dans les arçons et que l’on ne s’en servait que très rarement. En cas de rejet de cette proposition, on pourrait adopter le pistolet proposé en France, par le maréchal Soult : le général d’Hane de Steenhuyse désirait l’adoption d’un modèle uniforme du calibre des pistolets de la troupe.
"Je pense que cette proposition était valable pour tous les officiers de cavalerie."
Pistolet d’officiers de cavalerie française mod 1833 qui servit de modèle.
Paire de pistolets d’officiers belges avec canon octogonal en damas.
Toutes les garnitures sont jaspées sauf le pontet qui est noirci.
Les baguettes sont manquantes, mais devraient être du type français (voir photo 1)
Ces pistolet ont certainement été fabriqués entre 1833 (date du modèle français) et 1836 (date du décès du propriétaire).
Nom du fabricant des pistolets J.B. Rongé fils.
La platine, le chien, la cheminée et la queue de culasse sont jaspés. La cheminée est de petite taille dite "du commerce".
La poignée est fortement pentue et le quadrillage en forme d’écailles.
Une pente aussi prononcée oblige de choisir attentivement le bois dont le fils est contrarié d’où de plus grands risques de fractures.
La poignée plus courte est destinée à avoir l’arme mieux en main et faciliter la visée.
Vue de la tirette
Logement pouvant contenir une cheminée de rechange et certainement une mesure de poudre
Contre platine finement ciselée et jaspée
Détail de la queue de culasse jaspée se terminant en pointe, hausse fixe montée sur la queue de culasse
Détail de la bouche du canon,
un petit guidon en fer jaspé dont l’embase en queue d’aronde est engagée à tiroir sur le pan supérieur du canon.
Rainures du canon. Elles sont au nombre de 40, elles sont dites "en cheveux", elles tournent de gauche à droite. Les rainures sont triangulaires.
Poinçon du banc d’épreuve du canon en partie caché sous le bois.
Il se trouve sur le pan gauche du canon près de la culasse.
Dégagement de la tirette afin de démonter le canon
Vous pouvez aisément comprendre l’enthousiasme de Mr Bastin (qui a bien voulu m’échanger ces pistolets) lorsqu’il a découvert ce petit bout de papier sous le canon alors qu’il possédait cette paire de pistolets depuis plus de 30 ans.
Le nom du propriétaire nous est enfin révélé
Marquage du bois
2 lettres frappées HL
Détail de la face interne de la platine
Voici les états de service provenant des archives du régiment des Guides
(Musée de l’armée à Bruxelles) :
Nom : Schmitz Jean-Antoine
Grade : Lieutenant
Fils de Antoine-Baptiste et de La Rouge Marie-Thérèse.
Né le 28 mai 1782 à Ruremonde en Province du Limbourg et décédé le 19 avril 1836.
De 1802 à 1806, au service de la Hollande dans différentes unités de l’Infanterie et de la Marine.
C’est à partir de 1808 qu’il opte pour la Cavalerie et y restera jusqu’à son décès en 1836.
En 1808, il entre au service de l’Empire français dans la légion à cheval de Hanovre et d’emblée fit partie des 250.000 hommes qui participèrent à la campagne d’Espagne de 1808 à 1811.
En 1812, il participe à la campagne de Russie où il fut nommé brigadier. (Par bonheur, il fut un des rares survivants de cette funeste campagne).
Congédié le 13 octobre 1814 après la restauration de la monarchie en France, il est immédiatement repris comme maréchal des logis au 5ième Dragons des Pays-Bas. C’est en cette qualité qu’il participe à la bataille de Waterloo.
Dès la proclamation de l’indépendance de la Belgique, il quitte son régiment pour se mettre à la disposition de son pays.
Le 11 octobre 1830, il est engagé comme adjudant sous-officier dans la compagnie des Guides (appelés aussi Cosaques) de la Meuse.
Promu sous-lieutenant par arrêté du Régent du 21 février 1831, il prit une part glorieuse au combat de KERMT livré le 7 avril 1831 contre l’armée hollandaise.
C’est dans ce rapport adressé au Roi par le général commandant l’armée de la Meuse qu’il fait mention des actes de bravoures de cet officier.
Pour récompenser sa belle conduite, le Roi remit lui-même le 17 décembre 1833 au lieutenant Schmitz la croix de chevalier de l’ordre de Léopold. (II avait entre-temps été promu lieutenant par arrêté royal du 2 septembre 1831).
Le lieutenant Schmitz est décédé le 19 avril 1836 et a fait partie, sans discontinuer, du Régiment des Guides depuis sa création en 1831.
Merci à Jean Marc D. pour cette superbe recherche et ces photos splendides.