The Day of the Dead Moon Battle

 

Après la solide branlée que les Boers leur avaient infligée, en 1838 sur les rives du Ncome River, ou 476 colons avaient trituré les 15.000 guerriers du roi Ndlela ka Sompisi, les Zoulous décidèrent de se retirer sur leurs terres pour se refaire une santé et surtout une armée.

 

Colons boers

et guerriers Zoulou

 

Apres une campagne électorale qui coûta quand même vingt mille morts, Cetshwayo remplaça Ndlela et organisa sa nation comme une grande armée. Les hommes étaient soldats entre quatorze et soixante ans et ils ne pouvaient se marier qu’après avoir lavé leur assegai dans le sang de l’ennemi. Ca doit expliquer l’ardeur guerrière qui animait les Zoulous qui, dit on, terrorisaient même leurs contrôleurs d’impôt.

 

Bref, les Boers plantaient leurs aardappelen en gardant un œil sur les Zoulous et ces derniers étripaient leurs voisins, sans perdre de vue les Boers.

 

Ca aurait pu continuer encore longtemps si les anglais n’avaient pas hérité de la Colonie du Cap et imposé leur protectorat au  Natal, soi disant pour des raisons humanitaires.  Eux affirmaient que ce Pays était beau comme la levée du soleil sur un compte en Suisse, les autres les soupçonnèrent de vouloir leur siffler les mines de diamants.

 

Quoiqu’il en soit on ne connaîtra jamais la vérité, mais entretemps, les relations avec les Zoulous, qui étaient devenu leurs voisins, commençaient à rouler sur la jante.

 

Ce qui devait arriver arriva. Les anglais accusèrent Cetshwayo d’avoir fait avaler l’acte de naissance à deux femmes, sur leur territoire et ce dernier les soupçonna de mentir pour pouvoir lui couper les pissenlits sous les pieds.

 

     

                      Lord Chelmsford                                                                   Cethswayo

 

Ce fut ainsi que 12 Janvier 1879, Lord Chelmsford prend la route du Zoulouland à la tête de 13.000 hommes et il ne lui faut pas longtemps pour commettre l’erreur de diviser ses forces.  Le 22 janvier 1879, le colonel Durnford se retrouve, aux pieds de Isandlwana avec : 748 soldats et 1089 entre colons et kéfirs, mais sans ordres précis.

 

Les guerriers de Cetshwayo étaient devenus des coriaces. Ils étaient entrainés depuis leur adolescence à courir vingt kilomètres le matin et taper tout l’après midi sur la tête de leurs ennemis, sans jamais se plaindre.

Quinze mille d’entre eux fondirent sur les troupes de Durnford et en moins de cinq heures les réduisirent à la taille d’un orchestre de bistrot.

 

 

Détail curieux que les historiens oublient souvent de citer, une éclipse de soleil se produisit à  14h29 ce qui contribua, avec la fumée,  à rendre inutiles les excellents Martini Henry des anglais. Par contre, les Brown-Bess que les Zoulous utilisaient comme des gourdins gardaient toute leur efficacité.

 

Les Zoulous ne l’oublièrent pas et l’appelèrent « the Day of the Dead Moon Battle ».

 

Si les choses en étaient restées là, tout le monde aurait convenu que les Zoulous avaient gagné. C’était sans compter sur Dabulamanzi, chef du seul impi qui n’avait pas pu participer à la bataille. 

Rentrer à la maison avec un assegai tout propre était hors de question. Il faut dire que le garçon était non seulement le demi-frère du roi, mais il était tellement arriviste que les canines lui trainaient par terre.

 

 

 

 

Donc, poursuivant les rares survivants, Dabulamanzi et ses 4.500 guerriers arrivèrent en vue du poste de ravitaillement de Rorke’Drift qui était gardé par : 139 soldats, 11 kéfirs et 36 blessés. 

 

Les 11 kéfirs partirent comme des gazelles en disant qu’ils allaient acheter des cigarettes et ils disparurent à l’horizon.

Les anglais bâtirent des remparts avec des caisses à biscuits et passèrent l’après- midi et partie de la nuit à repousser les charges des Zoulous.

 

 

 

Le matin du 23 janvier, Dabulamanzi et le reste de son armée avaient disparus. Sur le champ de bataille restaient plus de quatre-cents guerriers et  17 soldats, les anglais avaient tiré 19.100 cartouches de Martini.

 

Ceci n’est que le résumé pondéré des centaines de récits, plus ou moins romanesques, consacrés à la bataille de Rorke’s Drift.

 

Il n’en reste pas moins que, depuis 1879 à Isandlwana et Rorke’s Drift, les radis poussent encore fort bien, sans engrais.

 

Vittorio Mangiarotti, fecit

 

 

Assegai : courte zagaie de combat typique des Zoulou

Impi : assimilable à un régiment

Aardappelen : pommes de terre en hollandais

 

 

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