Les plus belles réalisations de cet artisan, et bien d’autres encore, se trouvent dans le livre "Les armuriers Liégeois à travers leurs réalisation. 1800 - 1950".

Pour tous les détails voir : LES ARMURIERS LIEGEOIS

J. Marechal

L’arme

Il s’agit d’un revolver à percussion centrale et cadre fermé de type bull-dog également dénommé de facteur, de gardien de prison ou de police en raison du levier de blocage du barillet placé sur la face gauche de la carcasse à l’aide d’une vis-pivot.

Une flèche entourée des chiffres 1 et 2 est gravée sur le barillet et qui indique l’emplacement des deux premières cartouches obligatoirement à blanc.

Ce barillet est lisse et comporte 5 chambres de calibre 9,4 mm.

L’alimentation se pratique par la portière basculant à droite.

La baguette de déchargement pivote sur un axe, introduite successivement dans les chambres elle éjecte les douilles gonflées par le tir. Quand on tire la baguette vers l’avant, au moment ou elle est complètement sortie, la console pivote vers la droite grâce à l’action d’un ressort de façon à se positionner devant le logement du barillet à décharger.

Le canon de 3 pouces ¼ est à huit pans avec guidon en demi-lune.

Les plaquettes quadrillées sont en bois de noyer, maintenues par une vis et deux rosettes.

La crosse se termine par un anneau de calotte avec vis-pivot.

Les poinçons

L’arme porte les poinçons réglementaires du banc d’épreuves de Liège, à savoir :

ELG sur étoile dans un ovale couronné : acceptation post 1893.

Double P inversé : contremarque du contrôleur post 1877.

R couronné : canon rayé, en usage de 1894 à 1968.

L couronné : ce poinçon n’appartient pas semble-t-il au banc d’épreuves, il pourrait en toute probabilité appartenir à la fonderie de barillets ?

Les marques

JOH. MUNTS AMSTERDAM : Johannes MUNTS Middenweg 110 à Amsterdam était un revendeur d’armes début 20e siècle.

LION DRESSé AVEC FUSIL et inscription "MUNTS" : il s’agit de la marque du précédent.

JE MAINTIENDRAI : il s’agit de la devise de la Maison Royale d’Orange Nassau de Hollande.

Cette marque indique vraisemblablement qu’il s’agissait d’une arme réglementaire dans ce pays sans toutefois être certain de savoir dans quel service d’état il était utilisé.

L.P. sur le barillet pourrait signifier LOSSE PATROON indiquant des balles à blanc !

Le fabricant

L’arme est marquée J.MARECHAL CHERATTE, un doute subsiste quant à cet artisan car de nombreux armuriers liégeois ont porté ce patronyme. CHERATTE indiquant la localité proche de Liège sur la rive droite de la Meuse, endroit qui était le fief des fabricants de revolvers à cette époque. Au moins deux armuriers répondent à ces normes, à savoir :

Joseph MARECHAL inscrit au banc d’épreuves de 1897 à 1899. Il s’associe en 1900 avec  DEWALDE jusqu’en 1901. Il n’est pas établi qu’il était de Cheratte.

Jacques MARECHAL, fabricant d’armes à Sabaré Cheratte. En 1910 et 1924, il dépose deux brevets armuriers.

GG

Ces revolvers sont connus comme “revolvers de gardien”. Ils étaient distribués à la police, la douane et au personnel des contributions. Ce qui est le cas par exemple pour celui marqués "DvF".

DvF veut dire "Departement van Financieen" (Département des finances).

Les lettres LP sur le barillet du Marechal sont les initiales de "Losse Patroon". Ce qui signifie "A blanc". La première cartouche tirée sur le "vilain" était une cartouche à blanc pour l’impressionner, la deuxième et la troisième était des cartouches de grenailles.

Les dispositifs de sécurité sont géniaux. Le Marechal a un crochet qui bloque le barillet. L’Ancion Marx a un anneau de lanière qui actionne la sûreté. Il se prolonge par une longue tige jusqu’en haut de la poignée et en tournant il bloque le chien.

Vous pouvez trouver plusieurs noms sur les revolvers. Ce ne sont pas les fabricants mais bien ceux qui ont commandés les revolvers. "Munts" était un marchand d’armes à Amsterdam. "Haarlems wapenmagazijn" était un distributeur à Haarlem et ce "Ned. Wapenmagasijn for the Jager" un autre à Den Haag (La Haye).

Le "KM" sur un des revolvers est probablement "Koninklijke Marechaussee" (Maréchaussée royale), c’est un revolver de la douane.

Henk (Pays-bas)

 

Le revendeur du revolver #1 est la firme Ned. Wapenmagazijn (Armurerie Pays Bas) et depuis 1868 était le successeur d’un marchand d’armes de Haarlem, S. de Jager.  (v/h pour: voorheen qui signifie “Jadis” = formerly).

Plus tard le nom Ned. Wapenmagazijn a été change en Ned. Wapenmagazijn Haarlem Amsterdam Arnhem (Voir le revolver 2) quand la firme était située dans ces trois villes néerlandaises.

A cette époque cette firme a été reprise par Johan Munts d’Amsterdam sous le nom Nederlandse Wapenhandel, nom qui signifie exactement la même chose que Ned. Wapenmagazijn.

A la fin il a travaillé sous son propre nom Joh. Munts, et plus tard cette firme a eu différents propriétaires (Munts sur le revolver 3). En 1909 la firme a été vendue à P.B.W. Kersten qui a travaillé sous le nom Ned. Wapenhandel v/h Joh. Munts.

Kersten a écrit un document scientifique en 1946 sur les investigations criminelles en relation avec les armes et les munitions.

Je sais que la firme a été récemment liquidée (mais se trouve toujours dans le répertoire téléphonique).

Tous ces changements se sont faits entre 1868 et 2009.

Ces trois revolvers aussi appelés “type Kobold” que vous avez acheté forme une jolie collection de l’histoire de ces firmes, ou en fait d’un seule et même firme changeant de nom et de propriétaires. Toutes ont vendu des armes et des équipements sur le marché civil mais aussi au gouvernement, à la police, la douane, etc.

Plusieurs de ces Kobolds se trouvent au musée de la Police. Je vous envoie une photo de l’équipement complet d’un policeman en 1904.

"Je maintiendrai" sur le revolver 3 ne signifie pas que le propriétaire était l’armée ou la police néerlandaise! Munts ajoutait ces mots a son logo (lion tenant un fusil) pour donner à l’arme un look “officiel”. Ce modèle avec sûreté de barillet et porte de chargement Abadie a été développé par J. Marechal et J. Munts et fut connu comme “Je maintiendrai- model”. Il était acheté et utilisé par les forces de police municipales d’Amsterdam, Vlaardingen, Apeldoorn et d’autres villes.

Une grande partie des archives du Ned. Wapenmagazijn existe toujours.

Je demanderai à M. Arthur Dorst, qui était par le passé un associé de Munts pour avoir plus d'informations sur les revolvers.

Bert (Pays-bas)

Merci beaucoup à Henk et Bert pour tous ces précieux renseignements

Les deux autres se trouvent ici

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