Les plus belles réalisations de cet artisan, et bien d’autres encore, se trouvent dans le livre "Les armuriers Liégeois à travers leurs réalisation. 1800 - 1950".

Pour tous les détails voir : LES ARMURIERS LIEGEOIS

Rongé Jean Baptiste

Voici un joli petit revolver de type RIC (Royal Irish Constabulary), basé sur le design introduit par la firme britannique Webley dans les années 1860. Parmi la multitude de ses congénères d’origine liégeoise, cet exemplaire, quoique classique, montre un beau niveau de qualité : carcasse et barillet gravés de rinceaux, anneau de calotte, barillet flûté en ovales, plaquettes en matière noble (sans doute ivoire), nickelage resté en bon état. Le calibre n’est pas précisé, mais les dimensions de l’arme militent pour les classiques .320 ou .380 à poudre noire.

Marquages :

4801 (carcasse) et 23 (arrière du barillet) : numéro de série et aide au montage.

R couronné : marque de vérification des armes de poing à canons rayés, du 30 janvier 1894 au 26 février 1968.

M sous étoile : poinçon de contrôle à partir du 27 janvier 1877.

ELG sur étoile en ovale couronné : banc d’épreuve postérieur à 1893.

Initiales JBR sous couronne : il s’agit de la marque du fabricant Jean-Baptiste Rongé, inscrit au banc d’épreuves liégeois de 1832 à 1929. La maison aurait été fondée en 1789, et ses productions sont bien répertoriées sur le site.

Sur la carcasse côté gauche deux marquages sont plus énigmatiques :

P sous couronne : non identifié. Serait-ce un poinçon de contrôle en vigueur du 30 décembre 1853 au 26 janvier 1877 ? Si oui, s’agit-il d’une erreur ou d’une séquelle d’un contrôle antérieur à celui caractérisé par le M sous étoile ?

 

Initiales JMR, inconnues à ce jour : sous-traitant, associé, membre de la famille Rongé ?

En conclusion, ce sympathique revolver RIC a été signé par le fabricant Jean-Baptiste Rongé. Il porte la batterie complète de marquages d’épreuve liégeois postérieurs à 1894. Deux incertitudes demeurent cependant : les initiales JMR ne sont pas identifiées. De plus un poinçon P sous couronne pourrait être celui d’un contrôleur antérieur à 1877, ce qui est contradictoire avec les autres marquages. Il est vrai que ce type de revolver était désuet à l’approche du 20ème siècle alors qu’une production au milieu des années 1870 se situerait en pleine période de succès de ces modèles. On ne peut donc éliminer l’hypothèse d’une production par Jean-Baptiste Rongé antérieurement à 1877, avec une ré-épreuve de l’arme postérieurement à 1894.

Chris,

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