Les plus belles réalisations de cet artisan, et bien d’autres encore, se trouvent dans le livre "Les armuriers Liégeois à travers leurs réalisation.
1800 - 1950".
Pour tous les détails voir : LES ARMURIERS LIEGEOIS
GALAND "De Guerre"
Voici un beau revolver dans un état de conservation
très correct avec son bronzage profond peu altéré. Il dispose des meilleures
avancées techniques disponibles dans la seconde moitié du 19ème
siècle :
Canon court
octogonal
Barillet 6 coups
muni de drageoirs
Calibre probable
12 mm Galand
Chien
rebondissant
Simple et double
action
Poignée
imperdable
Démontable sans
outil
Les marquages de
l’arme indiquent à l’évidence qu’il s’agit d’une production de l’armurier et
inventeur français Charles-François Galand, bien connu sur le site LittleGun.
Très créatif et à l’affût des nouveautés internationales, Charles-François
Galand (1832-1900) travaillait à Paris (France), à Liège (Belgique) et
Birmingham (Angleterre) où il entretenait d’étroites relations industrielles et
commerciales avec les armuriers britanniques.
Le revolver
examiné ici est un exemplaire du modèle dit « Galand de Guerre », dont la genèse
et la description sont rapportées sur le site LittleGun et reprises ci-dessous :
Texte par GP : «
Revenons en France où Galand participe, après la guerre de 1870-71, aux épreuves
devant mener à l’adoption d’une nouvelle arme de poing, en l’occurrence un
revolver. Galand pense d’abord à une version améliorée de son modèle 1868, mais
comme la Commission permanente de tir de Vincennes veut une arme "homogène"
(donc à cadre fermé), il n’est plus question de lui proposer un arme à cadre
ouvert. Dès lors, Galand établit en 1872 (brevets des 28 février, 24 juin et 24
septembre de cette année) une arme d’une très grande simplicité et élégante,
mais plus onéreuse que le Chamelot-Delvigne qui devait finalement l’emporter. La
Commission reprochera également au Galand la portière de chargement trop petite
et les boutons-poussoirs libérant la baguette d’éjection. Il existe deux modèles
(extrêmement rares) de ce revolver, l’un chambré pour la munition Galand à gros
bourrelet, l’autre pour la 11 mm Chamelot-Delvigne. La version civile de ce
revolver dit de Guerre n’eut pas beaucoup de succès, bien que présentée avec des
finitions très soignées et avec une pince spéciale pour le rechargement des 18
douilles en acier. Tout aussi rare est le deuxième type de ce revolver, avec
comme principales différences une platine rebondissante et une vis pour rendre
la plaquette gauche imperdable. Ce deuxième type a même existé avec deux
barillets, l’un pour la 11 mm Galand, l’autre pour le 11 mm Chamelot-Delvigne.
Après ces échecs sur le plan militaire, Galand va se tourner vers le marché
civil ».
Ce texte est extrait dans cette page, où figurent également des planches originales.
Marquages :
Côté gauche
canon : Z sous étoile, poinçon de contrôle en vigueur à partir du 27 janvier
1877.
Côté gauche
carcasse : Galand Fabt, pour Galand Fabricant.
Numéro 698
(numéro de série?)
Arrière barillet
: Z sous étoile, poinçon de contrôle en vigueur à partir du 27 janvier 1877.
Ovale ELG sur
étoile, poinçon du banc d’épreuve en vigueur de 1846 à 1893.
Avant barillet :
Initiales
C.F.G., pour Charles François Galand
Chiffre 3
Nous sommes
donc bien en présence d’un revolver Galand de Guerre, fabriqué à Liège par
Charles-François Galand entre 1877 et 1893, très certainement au tout début de
cette période.
Contributeurs :
Chris, HPH, GP
Note :
On peut trouver une version au format pdf d’un ouvrage
de Charles-François Galand intitulé : « Le
revolver de guerre en 1873, avec appendice : manuel technique à l’usage du
revolver Galand, à portière et à baguette et dont le mécanisme se démonte sans
outil », où l’auteur disserte de son revolver
et de ses concurrents contemporains,
téléchargeable sur le lien suivant :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k940000s#
L’ouvrage a été
réédité en version brochée par Hachette-BNF et est aisé à se procurer pour une
somme modique auprès des librairies en ligne.
GALAND "De Guerre"
Voici un autre revolver rare, il est mentionné sur votre site, mais je n'en ai jamais vu ni tenu en main. Je crois que c'est celui repris dans la section Galand de votre site (troisième paragraphe) comme « deuxième type » avec la capacité d'ouvrir la plaque gauche.
Ce qui est intéressant est que quand j'ai acheté ce revolver et que j’ai essayé pour la première fois d’ouvrir la portière du côté droit, j’ai eu la même expérience que la Commission française qui a rejeté le revolver, la portière est trop petite et trop difficile à ouvrir (Je l'ai finalement fait avec une certaine difficulté). En outre ce revolver était à l'origine gravé, la gravure est maintenant très diminuée par les piqûres de corrosion extérieure globale.
Mes questions :
Est-ce que cette arme est à considérer comme un revolver 1872 d'ordonnance de Galand (Galand de Guerre), du deuxième type ? ou y a-t-il une autre désignation pour ce revolver particulier ?
Il y a une marque sur la partie la plus inférieure du bouclier de recul du côté gauche qui est peu claire, mais je ne peux pas faire mieux.
Les marques J ou AD sur l'armature ont elles une signification ou sont t’elles seulement des marques d’atelier ?
En quelle année approximativement aurait t’elle été fabriquée ?
Est-ce que le N couronné du côté droit du canon serait une marque belge ? Dans ce cas, Galand a-t-il fait fabriquer ce revolver en Belgique ? Je ne peux trouver aucune autre marque de Liège.
Voici mes informations :
Revolver français d'ordonnance type 1872 deuxième modèle Galand (Galand de Guerre) ?
Calibre :12mm Galand
Nº de série : 110 (le numéro 26 est embouti sur plusieurs pièces, évidemment un numéro d'assemblage)
Dimensions : canon 5-11/16 pouces (144mm), longueur hors tout 10-5/8 (270mm)
Détails mécaniques : il utilise la platine de Galand, semblable au revolver 1898 autrichien, mais il y a de trois (!) ressorts dans le mécanisme. Ce revolver a un système ingénieux constitué d'un levier pivotant sur l'avant inférieur de la poignée servant de serrure dans deux positions ; une pour garder les plaquettes fermées, l'autre pour enlever d'abord la poignée puis le plat du côté gauche. Du côté gauche de l'armature se trouve un levier à ressort de poussée qui permet au poteau central d'être enlevé. L'extraction ressemble au système de Chamelot-Delvigne, mais peut-être est-ce également une invention de Galand.
Marques :
Du côté gauche de l'action : 110
Sur plusieurs pièces : 26
Du côté gauche du plat de recul : un timbre profond avec peut-être un L ou un G ?
Du côté droit du canon : couronne/N (ressemblant à la marque 1853-1877 belge d'inspection)
Du côté gauche de l'armature sous la poignée : J
Du côté droit de l'armature sous la poignée : AD
Richard
L’arme
Vous décrivez parfaitement votre arme qui est un revolver de guerre GALAND, modèle long, en version civile, je n’y reviendrai donc pas.
Les poinçons
Seul le poinçon N couronné(en usage de 1853 à 1877) apparaît sur cette arme, il s’agit de la contremarque d’un contrôleur du banc d’épreuves de LIEGE ce qui indique avec certitude l’origine de l’arme. Le second poinçon liégeois réglementaire était un ovale contenant les lettres ELG sur étoile (1846/1893). Il a vraisemblablement disparu sous la rouille.
Date de fabrication :
Ce poinçon indique une fabrication entre 1872 (date du brevet) et 1877 (échéance du poinçon)
Le fabricant :
Selon TAYLERSON, Charles François GALAND était un armurier liégeois. Nous le pensons français pour notre part. Il est décédé en 1900 et a été remplacé aux affaires par son fils René GALAND. Comme vous le verrez sur l’en-tête de lettre ci-jointe, il avait des activités à PARIS, LIEGE et BIRMINGHAM ! Il a eu un atelier rue Vivegnis n° 242 et 288 puis rue de la Loi n° 7 à Liège.
Le chiffre : 26 sur plusieurs pièces est très vraisemblablement un numéro de série.
Je n’ai aucune hypothèse pour le chiffre 110.
En ce qui concerne les initiales AD et J, il s’agit à mon sens de marques de sous-traitants. Ils étaient très nombreux à Liège et n’ont malheureusement jamais été répertorié.
Annexes
a) En-tête d’une lettre GALAND
b) Couverture d’un catalogue René GALAND à LIEGE.
c) Eclaté du revolver de guerre.
d) dessin de la pince inventée par Galand.
GG