Les plus belles réalisations de cet artisan, et bien d’autres encore, se trouvent dans le livre "Les armuriers Liégeois à travers leurs réalisation.
1800 - 1950".
Pour tous les détails voir : LES ARMURIERS LIEGEOIS
Leverd & Counet
Le fusil examiné ici est identique à une arme déjà décrite de façon exhaustive
et précise sur le site.
Le texte d’un membre de l’équipe (GP) figurant dans cette fiche est repris in
extenso ci-dessous, à l’exception des marquages qui diffèrent partiellement
entre les deux armes :
« Il s’agit d’un fusil se démontant en deux parties, canon et crosse anglaise
contenant le mécanisme de mise à feu, sans longuesse. Arme typique de
braconnier, il figure dans certains catalogues anciens, sous le nom de système
Leverd ou Levert. Le canon se fixe dans le boîtier selon un système comparable à
celui d’une baïonnette à douille. Il s’agit quasi certainement d’un avatar du
brevet 106283 déposé en 1893 par MM. Jean-Jacques Leverd et Counet.
Assurément un bien drôle d’engin dont l’identification aurait sans doute pris
"un certain temps" si la copie du catalogue n° 53 de 1912 de la maison J.B.
Rongé Fils n’était pas tombée entre nos mains. En page 46 y figure en effet ce
drôle de vistemboire attribué à Jean-Jacques Leverd, qui existait en plusieurs
versions, ne serait-ce déjà que pour la crosse : crosse pistolet ou anglaise,
avec ou sans joue. Tous les calibres étaient disponibles, du 12 au 12 mm en
passant par le 16, 20, 24, 28, 32 et 14 mm. Cet exemplaire est en deux pièces,
mais il existait également des versions en trois pièces (avec canon brisé) et en
quatre pièces, avec canon et crosse brisés. Le système est directement dérivé de
celui d’une baïonnette à douille. Le canon, muni de deux tétons de grandeur
différente, s’encastre dans la culasse et se bloque après un petit mouvement
rotatif. Le canon se libère après avoir appuyé avec le pouce droit sur le bec
d’un ressort d’un peu plus d’un demi-cercle qui bloque le petit téton inférieur.
L’opération est très rapide et doit se faire après le tir de chaque cartouche.
Inutile de dire que ce type d’arme a certainement dû se retrouver plus souvent
entre les mains d’un braconnier que d’un honnête chasseur. Le catalogue Rongé ne
mentionne hélas pas les prix, mais il ne fait pas de doute qu’il ne devait pas
être très élevé, en tout cas à la fabrication.
On ne sait en tout cas pas grand-chose de ce Jean-Jacques Leverd : le "Qui est
qui de l’armurerie liégeoise" nous apprend que c’était un fabricant d’armes à
Cheratte entre 1893 et 1902. Il a déposé deux brevets : l’un concernant des
modifications aux fusils à canon simple, démontable (avec Counet) en 1893 et
l’autre, en 1902, portant sur une modification aux carabines Flobert.
Dans un premier temps, comme le dessin du brevet 106283 de 1893 montrait une clé
latérale, nous avons pensé qu’il s’agissait d’une variante du système Leclercq
pour fusils pliants bien connu dans la production armurière liégeoise. Mais un
autre membre de l’équipe (grand merci à lui) a bien remarqué que le brevet
portait en fait sur un canon qui se glisse dans un boîtier et est libéré en
appuyant sur la clé latérale. Il y a peut-être eu un autre brevet concernant le
système de ce fusil-ci, à savoir le maintien par deux tétons et une espèce de
(demi)-virole (en fait un ressort) comme sur les baïonnettes à douille, mais il
ne nous est – actuellement - pas connu. Néanmoins, on peut dire que ce fusil est
à mettre en rapport avec Leverd et Counet, ne serait-ce aussi que par la
présence du marquage « L&C Breveté » dans un ovale.
Le catalogue Alpha de 1911 présente aussi ce fusil en bas de page 298. Notons
l'autre orthographe (Levert au lieu de Leverd), mais on avait à l’époque une
autre notion de l’orthographe des noms propres. Il s'agit d'une crosse pistolet
à joue, et tous les calibres sont disponibles, du 12 au 410, pour un prix
variant entre 31 et 42,50 marks. A cela s’ajoute aussi que d'autres armuriers
n'ont pas hésité à mettre ce fusil pour le moins particulier dans leur
catalogue. Ainsi, à la page 40 d'un catalogue de Joseph Saive (évidemment non
daté), on retrouve l'engin type 82, cette fois qualifié de FUSIL SUISSE marque
"Champion" (voir aussi la notice sur un fusil Leverd identique du site
littlegun.be, hormis en matière de marquages). A noter qu'il n'existe, dans le
catalogue de J. Saive, que dans la version la plus simple de crosse anglaise et
sans joue, et dans un seul calibre, le 16, comme le fusil évoqué sur le site.
Pour être tout à fait complet, et comme on dit "dans l’état actuel de nos
connaissances", un troisième exemplaire connu de cet fusil est exposé dans une
salle historique du Fort II de Wijnegem près d’Anvers (en tant qu’arme ayant
servi à un résistant…), mais dans un état qui ne permet pas l’examen des
marquages. »
Marquages :
Perron sur un des tétons et sur le guidon : inspection depuis 1853.
EL : épreuve provisoire depuis 1852.
C sous étoile et I (ou T ?) sous étoile : contremarques de contrôleurs depuis
1877.
967 est sans doute le numéro de l’arme.
L&C Btés dans un ovale : à attribuer à Jean-Jacques Leverd et Counet qui ont
déposé en 1893 un brevet d’invention intitulé « modifications aux fusils à canon
simple démontable ».
16.7 est sans doute le diamètre du canon, soit celui d’un calibre 16. Comme,
entre 1898 et 1924, le marquage d’un canon se présente dans un losange avec le
calibre au-dessus du C, on peut dire que l’arme est (quasi certainement)
antérieure à 1898. En effet, à partir de 1924, le calibre et la longueur de la
chambre figurent dans un oméga couché.
ELG sur étoile dans un ovale couronné, aux deux extrémités du canon : poinçon
d’épreuve postérieur à 1893.
LLH : Ces initiales se réfèrent probablement à Laurent Lochet-Habran qui aurait fabriqué au moins le canon.
En conclusion, c’est un fusil dit « de braconnier », en calibre 16, fabriqué à Liège entre 1893 et 1898 selon un brevet de Leverd et Counet.
Le fabricant peut être cette même équipe, avec l’aide
de
Laurent Lochet-Habran pour le canon.
Chris, HPH, Alain, GP
Leverd & Counet
Voici un fusil pliant
assez classique, mais celui-ci a l’avantage de pouvoir être attribué à Leverd et
Counet, déjà évoqués sur le site :
On ne sait en tout cas pas grand-chose de ce Jean-Jacques Leverd : le "Qui est qui de l’armurerie liégeoise" nous apprend que c’était un fabricant d’armes à Cheratte entre 1893 et 1902.
Il a déposé deux brevets concernant des modifications aux fusils à canon simple,
démontable (avec Counet ?) et un autre, en 1902 (?), portant sur une
modification aux carabines Flobert.
Toutefois, l’examen
de ces deux brevets ne me permet pas de dire que ce fusil-ci en est le résultat.
En complément, on
notera aussi sur le site un autre engin « bizarre » de ce Jean-Jacques Leverd.
Il figure aussi dans
la collection exceptionnelle privée.
Mais revenons-en à ce
fusil pliant Leverd et Counet.
Les marquages
H sous étoile :
contremarque d’un contrôleur, entre 1877 et 1968 ;
Perron : inspection
par le Banc d’Epreuves de Liège, à partir de 1853 ;
14 m sur C dans
losange : calibre, en usage de 1898 à 1924 ;
ELG sur étoile dans
ovale couronné : acceptation, en usage de 1893 à 1968 ;
L&C Bté dans ovale :
poinçon de Leverd et Counet ;
12.8 : diamètre du
canon en mm ;
EL : épreuve
provisoire, en usage depuis 1852 ;
K sous étoile :
contremarque d’un contrôleur, entre 1877 et 1968.
On peut donc conclure
que ce fusil a été fabriqué entre 1898 et 1924.
GP avec
l’aide de HPH.
Leverd & Counet
Il s’agit ici d’un fusil monocoup de braconnier calibre 16, démontable en trois
parties, dont deux pour le canon. Un premier élément du canon porte une mire, et
s’emboîte sur le bloc-culasse par un système à baïonnette qui ressemble à celui
décrit pour les fusils de braconnier de Leverd et Counet. La seconde partie du
canon qui se visse sur la précédente porte un guidon. Les armes de Leverd et
Counet sont bien décrites sur le site.
https://www.littlegun.be/arme%20belge/artisans%20identifies%20l/a%20leverd%20jean%20jacques%20fr.htm
Le texte suivant est tiré des liens ci-dessus (par GP)
:
« Il s’agit quasi certainement d’un avatar du brevet 106283 déposé en 1893 par
MM. Jean-Jacques Leverd et Counet...
Le canon, muni de deux tétons de grandeur différente, s’encastre dans la culasse
et se bloque après un petit mouvement rotatif. Le canon se libère après avoir
appuyé avec le pouce droit sur le bec d’un ressort d’un peu plus d’un
demi-cercle qui bloque le petit téton inférieur. »
Bien que les photos présentées ne permettent pas de distinguer un marquage de
fabricant, l’allure générale, le concept même, ainsi que le système de montage
et démontage militent en faveur d’une production par Leverd et Counet.
Marquages
:
Perron : inspection depuis 1853.
Chiffre 3, sur le chien, la crosse, le pontet : numéro de série ?
16,2 (calibre) et 17 sur le canon.
W et AE (ou AF) sous étoile : contremarques de contrôleurs depuis 1877.
On notera l’absence d’un ovale ELG sur les photos fournies.
En conclusion, c’est un fusil dit « de braconnier », en calibre 16, fabriqué à
Liège postérieurement à 1893 selon un brevet de Leverd et Counet. Le fabricant
en est probablement cette même équipe.
Chris