Les plus belles réalisations de cet artisan, et bien d’autres encore, se trouvent dans le livre "Les armuriers Liégeois à travers leurs réalisation.
1800 - 1950".
Pour tous les détails voir : LES ARMURIERS LIEGEOIS
Mouillet Nicolas
Ce pistolet à silex date
clairement de la fin du 18ème
siècle. Il possède deux canons juxtaposés en table, présentant des rayures bien
marquées. Des armes très proches sont attribuées à divers régiments de hussards,
notamment par le demandeur qui a rédigé un article sur un pistolet de facture
très voisine. Cet article, paru dans le Deutsche Waffen Journal de mai 2021, est
très intéressant. Il mentionne en effet que le pistolet en question avait, dans
le cas des carabiniers de Bückelbrug, un canon rayé et un canon lisse. Il
s’agissait d’un corps créé en 1753 par le comte Wilhelm Friedrich Ernst zu
Schaumburg-Lippe (1724-1777), un mini-Etat du Saint-Empire romain germanique.
Ces carabiniers, 75 à cheval, 50 à pied, portaient un uniforme noir, ce qui leur
a donné le surnom de « Diables noirs ». La longueur de leur pistolet était de 45
cm, les canons de 27 cm, le poids de 1392 grammes. Le canon gauche lisse avait
un diamètre de 14,58 mm, le droit rayé de 14,34 mm. L’article du DWJ ne
mentionne pas le fabricant desdits pistolets.
A noter aussi que les rayures du pistolet présenté ici
devraient être droites.
Le propriétaire indique que les garnitures de ce pistolet
(pontet, grenadières et autres embouchoirs) sont en FER, mais qu'il a
connaissance d'exemplaires identiques dont lesdites garnitures sont en laiton.
A peu près à la même époque (vers 1790), la Gendarmerie
française (successeur de la Maréchaussée) a été équipée d'un petit pistolet
cossu de gros calibre, nommé "Pistolet Modèle An IX" (voir Argus du Pistolet à
Silex par H-C Boulez). Sur la version REGLEMENTAIRE de ce pistolet, toutes les
garnitures sont en FER ; mais ce pistolet était aussi tellement apprécié du
grand public que moult armuriers l'ont copié... mais équipé de garnitures en
LAITON. La version réglementaire n'a été produite QUE par la Manufacture de
Maubeuge - laquelle produisait également des pistolets de Marine et de Dragons,
ainsi que celui attribué à l'ancienne Maréchaussée. Ceci suggère que le pistolet
examiné ici était effectivement destiné à un usage réglementaire.
Revenons au pistolet présenté ici : le seul marquage
permettant de tracer l’origine de cette arme est une signature sur la platine :
N. Mouillet. Dans l’ouvrage « Qui est qui de l'arme en France de 1350 à 1970 »
(Jarlier), on relève :
« Mouillet (& Cie) - négociants en armes à Liège en
1785-1799. Association de Nicolas Mouillet fils d'Henry - Nicolas Martiny fils
et Jacques-Antoine Verlache. »
Un acte de constitution d’une société en nom collectif
"MOUILLET & Cie" en 1785 fait effectivement état de cette association (Gaier C.
« 5 siècles d’Armurerie liégeoise »). Quelques informations sont disponibles sur
le site.
On a aussi constaté des relations entre Malherbe à Liège
et N. Mouillet à Amsterdam.
Des objets voisins se rencontrent aisément sur les sites
marchands.
Malheureusement les informations
disponibles sont insuffisantes pour identifier la destination de ce pistolet :
régiment ? force de l’ordre ? usage civil ?
Chris, HPH, Marcel, GP et Dirk
Ziesing aussi remercié pour l’envoi de l’article du DWJ.