Heurteloup - Delvigne

En 1834, Heurteloup obtint le brevet anglais n° 6611 pour son système de percussion, puis le brevet français l'année suivante.

Ensuite il intégra ce système de percussion dans un fusil à percussion interne, qu'il appela « mécanisme Koptipeur ». Ce nom vient du grec et signifie « couper et frapper ».

En Belgique, Heurteloup rencontra un accueil favorable. Son arme fut adoptée en deux versions différentes, mais en nombre limité. Le Fusil d’Infanterie, Chasseur à Pied (système Heurteloup) fut adopté provisoirement en 1834 et environ 2 000 exemplaires auraient été fabriqués par les armuriers de Liège vers 1838.

Ces fusils étaient à chargement par la bouche, à canon lisse, de calibre 17,4 mm (0,685 po), d'une longueur totale de près de 58 pouces et d'un poids d'environ 9,9 livres. Ils ressemblaient aux mousquets classiques de l'époque : canon rond maintenu par trois baguettes plates à ressort, hausse fixe et guidon. Une douille permettait l'attache d'une baïonnette à douille angulaire.

On suppose généralement que ces fusils ont été fabriqués par les armuriers de Liège, mais on ignore quel ou quels fabricants étaient en charge de la production. Ces fusils furent distribués au 1er Régiment de Chasseurs à Pied, mais on ignore pendant combien de temps ils furent utilisés.

Une version plus avancée du Fusil d’Infanterie, Chasseur à Pied (système Heurteloup) fut adoptée par la Garde Civique belge sous le nom de Carabine de Chasseurs-Eclaireurs de la Garde Civique (système Heurteloup-Delvigne). La « Garde Civique » (ou « Burgerwacht » en néerlandais) était la milice belge, créée en 1830 et qui a fait partie du système de défense belge jusqu'en 1920.

La carabine des chasseurs-éclaireurs de la Garde Civique (système Heurteloup-Delvigne) était une version légèrement plus courte, plus légère et plus maniable du fusil d'infanterie.

Ce fusil de la Garde Civique était rayé avec six rainures étroites et peu profondes et utilisait une chambre de chargement Delvigne. Cette chambre était légèrement plus petite en diamètre que le calibre et possédait un rebord supérieur. Il s'agissait d'une des premières tentatives d'utilisation de munitions sous-calibrées dans des armes rayées, en essayant d'agrandir la balle pour qu'elle profite des rayures du canon.

Mais qui était ce Heurteloup ?

Heurteloup était un médecin et urologue français passionné d'invention. Il a amélioré des instruments médicaux, notamment le lithotritère, un dispositif précurseur de la chirurgie mini-invasive pour le traitement des calculs rénaux.

Il a également conçu une « saignée artificielle » pour pratiquer des saignées sur des zones sensibles.

Intrigué par la technologie des armes à feu, il a développé un système de percussion automatique, qu'il décrivait comme « un petit tube en métal tendre ou autre matériau facilement malléable, contenant la cartouche de percussion ».

Curieusement, un autre médecin, le Dr Edward Maynard, déposa un brevet similaire aux États-Unis en 1845, utilisant une bande de papier au lieu d'un tube métallique pour la cartouche de percussion.

Et voilà un autre Heurteloup !!

Fusil Heurteloup

Toujours en me référant au catalogue du Crédit communal, je complète en te signalant que Heurteloup était un baron français; d'autre part, il est pratiquement certain que, s'il est bien l'inventeur de ce système d'amorçoir, il n'a pas fabriqué lui-même le fusil Heurteloup, pas plus que Casper Engh n'a fabriqué le fusil Engh, ni Vigneron la mitraillette Vigneron M2...

Le Heurteloup fut produit par un fabricant liégeois. Mais lequel ?

Les recherches se poursuivent...

MD

Merci au "MUSEE ROYAL DE L'ARMEE" de Bruxelles pour les photos.

(N° d'identification : F95/193 "Collection du Comte de Ribaucourt")

Photos Littlegun

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