Man-eaters

 Assassins innocents ?

Vittorio Mangiarotti, fecit

 

 

De nos jours, on peut difficilement concevoir que : des villages, puis des contrées et enfin des territoires de la taille du Luxembourg tout entier, puissent vivre sous un régime de terreur surnaturel.

Et pourtant, encore maintenant, en Afrique et en Inde des régions complètes vivent leur cauchemar journalier, des années durant, dans la plus grande résignation.

 

Il s’agit de populations rurales qui vivent de cueillette et  petit élevage, dans des cabanes qui ressemblent à une baraque à kébab  centrée par un Scud israélien.

 

A la tombée de la nuit, les feux s’éteignent, humains et animaux se barricadent dans leurs abris avec, comme seule protection, une porte en arbustes épineux et une toiture en paille. Quand subitement les bruits de la jungle qui ceint le village se taisent, la vallée devient la plaine de jeux du Diable.  Le prédateur est là.

 

 

 

Le silence peut faire la différence entre la survie et une mort atroce. Les femmes musèlent les enfants, les hommes guettent le moindre bruissement ou le passage d’une ombre furtive. Tous se prennent à souhaiter que : un coup de toux étouffé ou le gémissement d’un enfant malade attirent l’attention de la bête sur le voisin avec lequel on a pourtant partagé le souper une heure auparavant.

 

Quoi qu’il se passe, seulement le premier rayon de soleil, comme une clé magique, ouvrira les portes et tous se trouveront sur la place pour se congratuler de leur propre sort ou organiser les recherches des dépouilles de ceux qui on été dévorés. 

 

Dans le hit-parade des mangeurs d’hommes, la palme revient indubitablement aux lions de Njombe avec leurs 1500/2000 proies.  Toujours en Tanzanie, un lion anthropophage fit tant de victimes qu’on le surnomma Oussama et sa mort, en avril 2004, fut célébrée comme une fête nationale.

 

 

 

D’autres Pays africains comme : Kenya et Mozambique participent activement au festival de la terreur avec plusieurs centaines de morts déclarées annuellement.

 

L’Inde reste incontestablement le fast-food préféré des « man-heaters » avec son lot de quelques milliers de personnes officiellement dévorées chaque année.  Dans la région des Sundarbans,  aucun village n’est épargné au point que plusieurs d’entre eux comme : Mayadwip, Chotopardi ou Khahtjhuni, sont peuplés uniquement  de veuves et d’orphelins, eux aussi destinés à finir dans le ventre de tigres et léopards.

 

Certains animaux sont devenu tristement fameux: la tigresse de Champawat, le léopard de Rudraprayag ou le tigre du Temple, ne risquent pas d’être oubliés avant des longues années.  

 

On comprend alors que, dans les années 1970 Alfred Hitchcock ait tenté de réaliser un de ses fameux thrillers sur fond des tigres anthropophages. Il en fut dissuadé par l’intervention  personnelle de Indira Gandhi soucieuse de conserver l’image d’un Pays uniquement peuplé d’essaims d’éléphants rose occupés à butiner des forets de Bonzaïs, dans l’allégresse du bon peuple.

 

 

Dans le même esprit, tous les gouvernements s’acharnent à minimiser l’impact de cette calamité en oubliant de joindre aux estimations officielles un nombre important de personnes (contrebandiers, clandestins, voleurs de bois, pécheurs, etc.) dont l’activité nocturne, intense mais fatalement discrète, rends aléatoire toute estimation.

 

Ce ne fut pas toujours ainsi, durant la colonisation beaucoup de fonctionnaires européens risquèrent leur vie, sans aucune contrepartie, pour limiter les souffrances de leurs administrés.  John Pondoro Taylor, Jim Corbett, Sasha Tigrero Siemel, Kenneth Anderson, ou Vittorio Zamarano nous laissèrent des biographies qui donnent la vraie dimension d’un drame aussi tragique que secret.

 

 

Maintenant que les colonisateurs son partis et les chasseurs sont morts, seul l’écrivain Dominique Lapierre (l’auteur du best-seller ‘Cette nuit la liberté’), avec son bateau dispensaire ‘City of Joy’, tente de trouver une solution au drame.

Il n’y arrivera pas car entre carnivores (l’homme et tout autre animal) le plus fort fera pitance du plus faible, quelle qu’elle soit l’extension du territoire sur lequel ils se trouvent.  Et sans armes l’homme est le plus faible.

 

 

 

 

Affirmer que les « man-eaters » s’attaquent aux humains parce que ces derniers ont envahi leur territoire est une insanité.

Il y a 3 millions d’années, le Monde était peuplé de 100.000 Homo habilis. Homo Ergaster comptait entre 5 et 700.000 individus. En l’an 1.000, la population humaine n’arrivait pas à 257 millions d’habitants.

Les ours des cavernes, les lycaons, les tigres disposaient donc de 98% de la Terre et pourtant ils ont dévoré autant d’humains qu’ils ont pu en attraper.

 

Le jour où il ne restera qu’un seul homme sur Terre, s’il y a aussi un lion, ce dernier le dévorera. Sauf si l’homme a un fusil.

C’est une Loi de la Nature et les fantaisies des « peace & love » n’y changeront rien.

 

 

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