P A R A D O X

                                                                                                                                                    Vittorio Mangiarotti, fecit

 

 

Le système de canons Paradox fut breveté le 27 août 1885 sous le n°7568, par le Colonel Fosbery et initialement commercialisé par Holland &Holland.

Le principe consistait à rayer les derniers 2" du canon afin de pouvoir tirer des plombs, comme avec n’importe quel fusil de chasse et des balles de gros calibre avec une précision avoisinant celle d'une carabine.

 

Après une longue gestation afin de perfectionner ses prestations, un exemplaire fut remis à la prestigieuse revue « Land & Water » pour des tests qui furent réalisés à Kensal Green, en présence des spécialistes et témoins, comme d’usage.

Voici les résultats, avec appui, obtenus par Sir  W.Froome, à 50 et 100 yards.

 

Très rapidement, d’autres fabricants décidèrent d’appliquer le principe.  Certains se contentèrent de le copier, d’autres tentèrent de l’améliorer ou, plus prosaïquement, le modifièrent pour contourner le brevet.

 

En 1888, Webley conçut une rayure rectiligne avec un développement hélicoïdal progressif avant la bouche.

 

En 1889, WW Greener  créa un modèle avec des rayures sur l’entièreté du canon, mais avec une partie finale lisse en forme de« recès choke »

 

Rigby, et Lancaster se contentèrent de quelques adaptations mineures.

 

Westley Richards proposa divers projectiles censés améliorer les performances, notamment : Explora en cal. 12 et Faunetta en cal. 20

 

Les tests effectues par "Field"  (08.08.1903) prouvèrent qu'effectivement les canons conservaient une dispersion acceptable avec les plombs et une remarquable précision avec le tir à balle jusqu'à 200 yards (300 pour le Long Range Nitro Paradox)

 

Ces armes fabriquées dans les calibres: 10, 10M, 12, 16 et 20 (plus une petite série jusqu'au cal. 28) n’avaient certainement pas la puissance de l’Express ou la dispersion optimale des canons lisses. Toutefois, le poids et l’équilibre,  identiques à ceux des communes armes de chasse traditionnelles, autorisaient un tir rapide avec une visée instinctive et leur succès, dans les chasses coloniales fut remarquable.

De plus, les munitions en calibre 12, 16 et 20 étaient disponibles dans tous les Pays du Monde, à un prix accessible.

 

Des chasseurs comme Sir S. Baker en parlèrent de manière extrêmement flatteuse "...de la bécasse au tigre"... (Wild beasts and their ways) 

 

Si dans les Pays exotiques, le Paradox  était le choix impératif pour ceux qui voulaient faire bouillir la marmite et se défendre des prédateurs avec une seule arme.

Dans l’Europe surpeuplée certains commencèrent à se poser la question de savoir s’il était bien raisonnable d’utiliser des armes avec une portée de plusieurs kilomètres dans des bois entourés de routes et de villages.

 

Les modèles Supra de Manufrance et 780 de Rizzini  sont, encore actuellement les plus utilisés.

 

Pour avoir souvent utilisé ce type d’arme, je reste de l’opinion que si on devait me proposer un fusil universel, mon choix serait le Paradox, sans hésitation.

 

Pour les tests sur les Paradox actuels, voir AMI n°44

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