Les plus belles réalisations de cet artisan, et bien d’autres encore, se trouvent dans le livre "Les armuriers Liégeois à travers leurs réalisation. 1800 - 1950".
Pour tous les détails voir : LES ARMURIERS LIEGEOIS
Jean François martin
L’arme
Il s’agit d’un revolver à cadre fermé et percussion centrale dont l’alimentation du barillet se fait par la portière latérale droite.
Le barillet surdimensionné comporte 5 chambres pour cartouches de gros calibre !?
Le canon est très court (2 pouces ?) avec guidon en demi-lune.
La baguette métallique pivote sur un axe.
La détente concave est lisse sans pontet, son extrémité est boulée et repercée. Elle est prévue pour se replier sous la carcasse pour faciliter la mise en poche.
Le chien est de type rebondissant.
La crosse est constituée de deux plaquettes finement quadrillées, maintenues par un e vis et deux rosettes.
Une sûreté de type Mauser est fixée au flanc gauche.
Les poinçons
L’arme porte les poinçons réglementaires du banc d’épreuves de Liège, à savoir :
ELG sur étoile dans un ovale couronné : acceptation définitive post 1893.
AH étoilés : contremarque du contrôleur post 1877.
Les marques
HDH (sur un montant de crosse) marque de la fabrique d’armes HENRION DASSY & HEUSCHEN rue Chéri 22 à LIEGE. Inscrits au banc d’épreuves de 1910 à 1921.(Voir fiche sur le site).
JFM BT : (si bien lu ??) il s’agit de la marque de l’inventeur de cette arme mais je n’ai pu en retrouver le nom. MARTIN Jean-François de DALHEM peut-être ??
12M dans un losange : signification ignorée
1926 : numéro de série ?
40 – G – F : marquages d’ateliers.
GG
Ce type d'arme est représentée ainsi que toute une série d'engins similaires, dans le célèbre catalogue WUM (Waffen und Munition), ainsi que dans le catalogue ALFA édition de 1911. Ces deux catalogues ont été réédités et ne sont pas trop difficiles à trouver actuellement. Ils ressemblent un peu à ceux de la "Manu"...
Au sujet de la munition, la cartouche dite SCHEINTOD, ou SCHEINTOT (c'est à dire "qui met dans un état similaire à la mort"...rien que çà!) était bien particulière, aspect de petite cartouche de chasse, en calibre 12 mm, à culot laiton, tube de carton vert ou rouge imprimé en noir "SCHEINTOD D.R.G.M.":Au début, elle n'était pas chargée de gaz, mais...de poussière de tabac, qui, projetée à la face de l'assaillant, était supposée l'aveugler provisoirement, le tout accompagné d'une forte explosion!
Ce n'est qu'ensuite que la charge fut modifiée pour un produit lacrymogène cristallisé genre CS. La date d'introduction de ces armes doit se trouver entre 1910 et 1911, puisque le catalogue ALFA 1911 la traite de "NOUVEAUTE".
Actuellement, la munition qui était livrée par boites de 10, dont l'une avec l'arme achetée, est assez recherchée par les amateurs et se vend souvent aux alentours de 20 euros, selon l'état et la variante.
Le nombre des engins chambrés en 12 mm Scheintod est surprenant, allant du bidule genre pistolet de cycliste à des engins multitubes plus élaborés, tel le PERPLEX, le O.K. (1 canon), le KNOCK OUT (1, 2 ou 3 canons), et même un petit revolver dénommé BULLDOG, très probablement Liégeois, ...Le tout est illustré, en particulier dans ALFA, par de superbes vignettes montrant de beaux messieurs en redingote et haut de forme dispersant de nuit, (et d'un air noble!), quelques pales crapules à casquettes...!
P. Regenstreif