MK
L’arme
Pistolet genre "coup de poing" à percussion et à un coup.
Le canon est à 8 pans.
La détente sans pontet est de type « à éperon » ou « mexicaine ».
La crosse banane semble être en ébène avec incrustation de brillant en forme de croix inversée.
La carcasse et le canon sont décorés de gravures type à volutes.
Les poinçons.
Aucun poinçon n’est visible sur les photos.
Les marquages
Un seul marquage « MK » est visible sur un pan du canon. Cette gravure maladroite ne peut à mon avis appartenir à un quelconque fabricant, il s’agirait plutôt des initiales d’un propriétaire (mal inspiré) de l’arme.
GG
Je suis d'accord avec Guy pour dire que ces lettres sont soit les initiales du propriétaire, soit celles du graveur.
Ce pistolet est sans conteste un "HERO", appelé aux USA le "derringer du pauvre". Aux USA, la firme Manhattan en a fabriqué 30.000 entre 1868 et 1873, mais il semble que Thomas Bacon les ait déjà produits à partir de 1861.
Il semblerait que ceux marqués "HERO" soient ceux fabriqués par Bacon. Il y en aurait en outre environ 5.000 marqués HERO M.A.Mfg Co pour la Manhattan, et 25.000 marqués HERO A.S.T pour leurs successeurs American Standard Tools.
Ce pistolet a à l'origine un canon rond assez épais et dévissable, disponible en plusieurs longueurs.
Un point amusant est qu'une arme absolument identique et ne portant également aucun marquage (même pas de poinçons d'épreuve) a été produite à Liège dans des quantités également importantes. Les versions liégeoises sont tellement identiques aux américaines, qu'il est im-pos-sible de les distinguer, sauf si elles portent le marquage HERO sur le canon. A tel point qu'on peut se demander s'il s'agit bien de copies, ou plutôt de travail à façon liégeois pour le compte de la Manhattan, sur base de leurs propres gabarits. Cela expliquerait, entre autres, l'absence des poinçons d'épreuve, pas obligatoires sur les armes destinées dès l'origine à l'exportation. Les exemplaires vendus ici seraient alors du "noir" ou des lunchboxes.
On remarquera que la vis traversante qui maintient les plaquettes est en fait une goupille spéciale, qui ne se démonte pas. Toute tentative de démontage se solde immanquablement par le bris des plaquettes.
Idem pour la goupille de la détente: il n'y a pas moyen de l'extraire sans démolir tout le pistolet. Quant à la vis axe du chien, si on arrive à l'enlever, on ne pourra plus la remettre en place.
Il s'agit donc d'une arme "jetable": quand c'est cassé, on jette et on en prend un autre, parce qu'ils sont irréparables.
Cette particularité se retrouve également sur les versions liégeoises.
En tout état de cause, une arme de poche à l'origine très bon marché, au calibre .34, canon lisse.
J'en ai déjà eu plusieurs en mains, tant américains que liégeois, mais je n'en avais jamais vu de gravé et pourvu d'un canon octogonal. A mon humble avis, le travail - au demeurant pas mal fait - a été effectué sur commande spéciale après la production (peut-être MK était-il armurier ou graveur lui-même ?).
Il doit en tout cas être extrêmement rare, parce que le prix d'une gravure à l'anglaise, même en 1868, devait représenter environ 5 fois le prix du pistolet !!!
J'ignore malheureusement quel(s) producteur(s) liégeois a(ont) fabriqué ces armes.
Marcel