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ARMURERIE LIEGEOISE Cette partie du site est dédiée à l’armurerie liégeoise et plus particulièrement à son siècle d’or (1814-1914) avec des extrapolations sur des époques plus anciennes et l’époque contemporaine. Nous essaierons d’aider les amateurs d’armes à feu, de part le monde, à identifier, dater, approfondir leurs connaissances ou simplement découvrir notre patrimoine exceptionnellement riche en ce domaine. L’arme à feu apparaît tôt, vers 1350, dans la Principauté de Liège. Sa production connaît un essor fulgurant dès la première moitié du 17e siècle (la guerre de 30 ans et autres conflits internationaux ainsi que la position géographique idéale contribuèrent grandement à ce développement). Sous la période française (1794-1814), beaucoup d’armuriers furent réduits au chômage, la réduction des débouchés et le monopole de la Manufacture élimina du circuit neuf dixièmes de la main-d’œuvre armurière, celle qui faisait les armes de traite et de luxe. Pendant le « siècle d’Or » (1814-1914), se chevauchent : - la tradition du travail à domicile : au recensement de 1896, les trois quarts des ouvriers armuriers, soit plus de 8.000 personnes travaillent encore de cette manière, ce qui constitue une main d’œuvre habile et peu coûteuse ; - l’évolution du machinisme : la prolifération des laminoirs à tôle dans les vallées de l’Ourthe et de la Vesdre dès la fin du 18e siècle, l’usine de la Société John Cockerill fondée en 1834 au Val-Benoît, ainsi que l’apparition des premières machines à mécaniser les pièces d’armes et les bois de fusil vers 1851 (Falisse et Trapmann), en sont trois exemples parmi d’autres). Le nombre de fabricants ne cesse d’augmenter : 36 en 1816, 97 en 1856, 174 en 1884 et 195 en 1909 auxquels il faut encore ajouter 75 manufactures de pièces d’armes et 13 de crosses de fusils. Que faut-il entendre par fabricants ? Ce sont essentiellement des négociants en armes qui les font fabriquer à domicile, les réceptionnent et les vendent à leur profit. Pour faire face à des commandes importantes (armes de guerre, de traite ou de luxe), ils créent une association momentanée avec plusieurs concurrents tout en continuant leurs propres activités. Avant 1914, il n’y avait que deux entreprises capables de fabriquer entièrement des armes en atelier : la FN et les Établissements Pieper Dans le but de rassembler, à l’intention des ouvriers liégeois, un échantillonnage d’armes à des fins didactiques et grâce au mécénat du fabricant Joseph Lemille, le Musée d’Armes de Liège put être organisé et ouvert en 1885. La question d’un enseignement professionnel spécifique, qui se posa pour faire face aux contraintes de la mécanisation poussée et le souci de rendement lucratif, aboutit à la création de l’école d’Armurerie (Léon Mignon) qui ouvrit ses portes le 8 février 1897. Elle était à l’origine gérée conjointement par les fabricants d’armes, l’Etat, la Province et la Ville de Liège. Il n’est pas facile de déterminer la part qui revient aux Liégeois dans le développement de l’arme portative au 19e siècle, mais, entre 1830 et 1907, il n’y eut pas moins de 6.331 brevets délivrés en Belgique dans ce domaine. La production : le premier chiffre officiel connu est de 107.173 armes éprouvées en 1823 et le record absolu se situe en 1907 avec 1.549.479 armes éprouvées. Cette industrie impressionnait tous les peuples du monde par son niveau d’activités, par la variété de ses produits, leur prix modique et l’universalité de leur diffusion. Ph. Hausoul Administrateur ASBL Les Amis du Musée d’Armes. Source : le remarquable ouvrage de Claude GAIER, Docteur en Histoire et Directeur du Musée d’Armes de Liège, Cinq siècles d’armurerie liégeoise, Editions du Perron, Alleur (Belgique) Questions ou suggestions ? : Alantrigger |